Pays visité du 29 octobre au 26 novembre 2019
Vingt-septième chronique de notre 14 mois en Eurasie (trip qui n’aura été que de 8 mois, Covid oblige). Elles se suivent toutes chronologiquement selon notre itinéraire. À vous de les lire dans l’ordre qui vous plaît. Bonne lecture!
Le train de nuit… moi qui croyais que ce serait plus reposant que le bus… Le seul avantage de cette nuit mouvementée est le délicieux fait cocasse que cela engendre!

Fait cocasse
Si vous avez lu la chronique précédente, vous saurez que nous avons passé une journée d’attente non loin de la gare à Istanbul.
Or, il s’avère que cette journée fut caractérisée par la présence d’enfants en crise. Il est normal, vous me direz, qu’un enfant verse quelques larmes et échappe quelques cris. Oui, je confirme. Sauf, que, pour des circonstances hors de notre contrôle, nous avons été à proximité d’enfants versant beaucoup de larmes, bruyamment, et échappant beaucoup de cris, vifs en tonalités aiguës, et ce, toute la journée durant.
Vous aurez compris que, discrètement, nous nous éloignions chaque fois desdits enfants, mais que chaque fois, c’était pour malencontreusement mieux se rapprocher d’un autre bambin, lui aussi assoiffé de revendications.
Bref, cette journée fut cacophonique et aura eu un effet d’érosion spectaculaire de ma légendaire patience.
Au bout de ces quelques dizaines d’heures à négocier un silence improbable, nous sommes soulagés à l’idée d’avoir une tite cabine tranquille dans un train de nuit.
Sommeil, silence, paix, tranquillité.

Et bien non!
Une jeune fillette aura décidé autrement de notre quiétude en venant s’installer drette à côté de nous dans ce train, avec ses parents bien évidemment.
Le père ne se mêle aucunement de la « discussion » que la mère tente de diriger avec sa fille. Clairement, le pouvoir, c’est la gamine qui le détient.
Tout ça pour dire que nous souhaitions vivement que le sommeil la gagne prestement. Il était tout de même 23 h passé, tsé.
Donc, dans ce train, hormis la cacophonie next door, on devient habitué tsé, nous sommes excités de vivre cette expérience peu commune.


Et puis notre vœu le plus cher se réalise, le silence.
Je m’installe enfin pour que le sommeil me gagne à mon tour, un sourire au visage, dans ma petite banquette de train. Les mouvements des wagons me bercent délicieusement et je m’endors paisiblement.
Je suis extirpée violemment de ce si bon moment de repos par un officier qui cogne sans délicatesse aucune sur la porte coulissante de notre cabine.
3h am.
Je me lève d’un bond et comprends qu’il faut sortir avec les passeports, car nous sommes à la douane bulgare.
Il fait froid. Il fait noir. Il fait nuit.
On y va, en courant, pour être les premiers tsé. On revient vite, pour se recoucher les premiers tsé. On se rendort, heureux de notre exploit, sans se douter que, malheureusement, ce périple ne sera pas aussi romanesque qu’imaginé.
4h am.
Un 2e officier cogne à la cabine, avec tout autant de discrétion que le premier. Lui, il veut voir nos passeports right now. Je lui montre. Il poursuit sa route.
Je me recouche et j’ai à peine le temps de somnoler qu’un 3e officier revient.
5h am. Même scénario.
Lui, il prend les passeports et part avec! Ah ben là, je m’inquiète. Pas question de me recoucher tsé. J’attends. Longtemps. Un autre dude revient et me redonne mes précieux. Bon, on peut-tu se recoucher là!?
On finit par repartir. Yé! Je me recouche. Me rendort.
Puis un contrôleur de train nous réveille avec autant de soins que ces prédécesseurs, mais nous disant sans plus d’explication : « change train 10 minutes ». What!!!!?! Nous devions arriver à Sofia directement. Et bien non. Pas le temps de rouspéter ou de poser des questions. On nous éjecte du train, il est 7h am.
– FIN DU FAIT COCASSE –
Je suis en Bulgarie, incrédule.
Je ne comprends rien de cette langue, ni à l’oreille, ni à l’écrit. L’ado et moi nous nous joignons au mini troupeau de touristes, et comme une gang de biches effarouchées, les yeux rougis par un sommeil perturbé, la tignasse en bataille par manque de temps au levé, on se rassure d’être au moins tous dans la même incompréhension situationnelle.
Un train arrive. On rentre dedans. On repart.

Mon regard éreinté par une nuit sans trop dormir observe le décor défiler à travers la fenêtre de ce train tiré tout droit d’un film relatant une quelconque histoire de guerre…
Des bâtiments abandonnés par dizaines se tiennent encore bien droits le long du chemin de fer, arborant la négligence par des carreaux éclatés, des toits effondrés, une végétation ambitieuse.
Des champs avec au loin des montagnes, des forêts, colorées par l’automne. Un brouillard, parfois épais, parfois translucide, se déposant ça et là, ajoutant une touche de mystère à la scène que j’observe avec intérêt et curiosité.
La fatigue s’estompe devant tant d’histoire, tant de questions sur les pourquoi et les comment de ce pays qui sera nôtre pour le prochain mois.
À suivre : La belle Sofia!
Vous aimerez rigoler tout en voyageant à travers nos chroniques d’aventures!
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